LA COMPASSION COMME MOTIVATION
Une fois devenue bouddhiste, il n’est pas obligatoire de devenir végétarien mais on ne doit plus, en aucun cas, tuer d’animaux, cela briserait nos vœux de refuge dans le Dharma.
Si l’on décide de devenir végétarien, cela signifie que l’on va s’abstenir de consommer toute chair animale, viande et poisson. Pour que cet acte devienne une véritable accumulation de mérite, il faut qu’il soit motivé avant tout par la compassion pour l’animal. Si l’on renonce à consommer de la viande ou du poisson parce que l’on considère que l’animal est impur, ou que cela va nous souiller, ce n’est pas la motivation pure.
En prenant refuge, on s’engage devant un maître et tous les Bouddhas à ne plus nuire aux êtres et à les libérer de la souffrance. Dans son enseignement, le Bouddha a expliqué quels étaient les actes négatifs à rejeter.
Ôter la vie d’un être est un acte négatif du corps, car il procure de la souffrance chez l’autre. Les êtres ne sont pas seulement les humains mais tous ceux qui possèdent un esprit. Ainsi, tuer un animal, aussi petit soit-il, est considéré, selon l’enseignement du Bouddha, comme un acte négatif qui nous conduira forcément à expérimenter de la souffrance.
Comme les humains, tous les animaux cherchent aussi le bonheur, et ne veulent pas souffrir. Leur condition inférieure fait qu’ils ne peuvent pas s’exprimer, mais néanmoins ils ressentent les mêmes sensations que nous face à la douleur. Être brûlé, ébouillanté, égorgé, dépecé, coupé, etc. est digne des enfers pour eux, et plus tard pour celui qui commet ces actes. Leur karma négatif fait que leur chair est considérée comme un mets des plus délicieux pour l’homme et il est très dur pour la plupart d’entre nous d’y renoncer.
Faute de pouvoir être végétarien, il faut au moins développer de la compassion quant à la vie qui se trouve dans notre assiette. Si tel n’est pas le cas, on n’est pas très différent des êtres ordinaires ou des animaux.
PRATIQUE ET CONSCIENCE ALIMENTAIRE
Comprenant qu’un animal correspond à une vie, on va privilégier la consommation de gros animaux ; ainsi, cela est moins négatif de consommer un gros poisson plutôt que plusieurs petits.
Pendant nos pratiques, nous faisons des souhaits et récitons des mantras pour protéger et libérer tous les êtres. Nous ressemblons à quelqu’un de tellement compassionné (les yeux à demi-fermés et les mains jointes), mais une fois notre pratique terminée, si nous nous réjouissons de manger un bon steak sans aucune compassion pour l’animal, il y a alors un décalage entre nos souhaits et nos actions ; ou encore, consommer des crustacés tout en se considérant bouddhiste n’est qu’un leurre.
Conscients que par la force du karma, on se retrouve à devoir manger cet animal, on va faire des souhaits pour lui, lui dédier des mantras pour qu’il puisse à son tour trouver un corps humain et se libérer du cycle de l’existence. De même, la plupart du temps, pour célébrer une bonne nouvelle ou se retrouver entre amis, on organise une fête en préparant de la viande ou du poisson. Notre esprit est joyeux et excité, sans aucune conscience ni compassion face à la souffrance que ces animaux ont endurée pour se retrouver dans le plat principal. Pas plus que nous-mêmes, aucun animal ne souhaite être tué et encore moins mangé vivant.
La pratique bouddhiste, si elle est authentique, va nous faire devenir de plus en plus conscients de nos actes. On pourra alors utiliser les moyens habiles enseignés par le Bouddha pour aider les êtres.
Ainsi, avant de consommer de la viande ou du poisson, on récite une fois le mantra OM BANA DHANA KUNDA NAYE SOHA, puis trois fois le mantra OM MANI PADME HOUNG tout en soufflant sur la chair animale. Par le pouvoir des mantras et de notre compassion, l’animal reçoit cette énergie positive porteuse de l’éveil.
Certains maîtres spirituels, grâce à leur grande réalisation et leur compassion authentique, peuvent réellement libérer les animaux en les consommant.
Pour nous, les êtres ordinaires, si nous ne pouvons pas être végétariens, nous pouvons au moins prendre des vœux de végétarisme les jours les plus importants, « dutchen », où la force des actes est multipliée. Par exemple, les jours de pleine lune et de nouvelle lune (15e et 30e jour du calendrier tibétain), les jours de Tsok (10e et 25e jour lunaire), ainsi que pendant les quatre grands dutchen annuels du Bouddha.
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