Au coeur de la pratique tibétaine :
Dans le bouddhisme tibétain, il existe de nombreuses divinités ou bouddhas. Bien que chaque bouddha manifeste une activité particulière, selon ses souhaits altruistes de venir en aide aux êtres, tous partagent la même essence éveillée. Chaque divinité incarne pleinement les qualités d’un bouddha parfait, et pratiquer une seule d’entre elles permet de réaliser l’ensemble des aspects du chemin vers l’Éveil : purification, guérison, accroissement, protection, accomplissement, etc. On peut ainsi dire que ces divinités sont comme les différentes facettes d’un même diamant.
Ces pratiques méditatives sont indissociables de la relation avec un maître spirituel. Dans le Vajrayana, le maître est la source de toutes les bénédictions, et la divinité ne peut être séparée de lui. C’est à travers le lien vivant avec un maître que la pratique reçoit sa force, sa justesse et son authenticité. Séparer la pratique des divinités du maître spirituel serait une vue erronée, incapable de conduire au fruit de l’Éveil.
Chaque divinité est associée à des pratiques et des mantras, qui sont des moyens profonds propres au Vajrayana pour se libérer du samsara. Cependant, pour que ces moyens deviennent une voie véritable vers l’Éveil, ils doivent être mis en œuvre selon les trois méthodes : une motivation pure (l’esprit d’éveil), une pratique authentique, et une dédicace sincère pour le bien de tous les êtres. Pour cela, il est essentiel de recevoir les enseignements (tri), la transmission des mots (loung), ainsi que la transmission de pouvoir (wang) d’un maître qualifié.
La pratique des divinités constitue un chemin rapide et puissant de transformation intérieure, car elle rassemble deux moyens essentiels : la purification du karma et l’accumulation d’un immense mérite. Toutefois, pour que l’accès à ces moyens soit véritable et efficace, tous les éléments doivent être réunis et cela n’est possible qu’avec l’aide d’un maître spirituel authentique.
Orgyen Norlha
Orgyen Norlha est une émanation de Guru Rinpoché sous la forme de Dzambhala, la divinité de la richesse, associée à l’activité d’accroissement dans le bouddhisme tibétain. Dans cette manifestation, Guru Rinpoché incarne non seulement la sagesse et la compassion infinies des bouddhas, mais aussi la capacité à attirer et à manifester les conditions favorables — abondance, bienfaits matériels, et qualités propices à la pratique du Dharma.
Il est représenté avec une iconographie spécifique, proche de celle de Dzambhala : des bijoux symbolisant la richesse spirituelle et matérielle, une coupe crânienne (kapala) remplie de nectar d’abondance, et un aspect légèrement courroucé indiquant sa puissance à subjuguer les obstacles – qu’ils soient matériels ou spirituels – et à soutenir l’accomplissement des buts légitimes des pratiquants.
La forme d’Orgyen Norlha est particulièrement bienveillante : elle vise à accroître les ressources extérieures sans jamais perdre de vue l’objectif ultime, le progrès sur la voie de l’Éveil. Ses gestes et postures expriment ainsi l’accroissement de la richesse extérieure, mais surtout le développement des qualités intérieures, telles que le mérite, la sagesse et la stabilité spirituelle, nécessaires pour une pratique authentique du Dharma.
Méditation-Récitation

Le texte que nous utilisons est un terma, un trésor spirituel révélé par Apang Tertön, également connu sous le nom d’Orgyen Trinley Lingpa (1895-1945).
Apang Tertön était un grand maître détenteur de trésors spirituels (tertön), réputé pour ses pouvoirs extraordinaires, notamment celui de traverser la matière solide. Originaire du Golok, ses révélations et pratiques se sont diffusées dans l’ensemble du Tibet.
Le principal détenteur de ses enseignements fut sa fille, la Ḍākinī Taré Lhamo (1938-2003), ainsi que ses trois fils. Dans une vie antérieure, Apang Tertön avait pris naissance sous la forme du prince Mutik Tsenpo, fils du roi du Dharma Trisong Detsen. À cette époque, il reçut de Guru Rinpoché de nombreux trésors, avec la prophétie qu’il les révélerait plus tard sous son incarnation d’Orgyen Trinley Lingpa.
Mantra
Le mot mantra signifie « protéger l’esprit ». Il s’agit d’une formule sacrée, souvent en sanskrit, dont le son pur agit comme une vibration issue de la réalité ultime (dharmata), créant un lien direct avec l’éveil.
Les mantras authentiques ont été créés dans la dimension éveillée du Sambhogakaya par des Bouddhas ou de grands Bodhisattvas. Cela leur confère un pouvoir spécifique, enraciné dans la sagesse, la compassion et la connaissance profonde des lois du karma, du son et de l’interdépendance.
Chaque mantra possède une fonction précise et contient, en tant qu’expression sonore d’un être éveillé, sa bénédiction.
Pour que son pouvoir soit pleinement actif, la récitation doit s’accompagner d’une motivation altruiste, de concentration, et d’une dévotion sincère envers le Bouddha ou la divinité méditée, ainsi qu’envers le maître spirituel.
Mantra d’Orgyen Norlha :
ཨོཾ་ཨཱཿཧཱུྃ་བཛྲ་གུ་རུ་པདྨ་ཐོད་ཕྲེང་རྩལ་སརྦ་བ་སུ་རཏྣ་སིདྡྷི་ཕ་ལ་ཧཱུྃ་ཨཱ། །
OM AH HOUNG BENDZAR GOUREU PADMA THEUTRANG TSEL SARWA VASEU RATNA SEUDDHEU PHALA HOUNG AH
Extrait

Extraits du Yang Bot « l’appel de l’abondance » :
« Par votre compassion, Norlha d’Orgyen, attirez en ce lieu toute l’abondance et la prospérité du trichiliocosme, la santé, le bonheur, les mérites inhérents aux trois sphères, toutes sortes de gloire, de prospérité, de bonté et de succès, ainsi que, toutes les bénédictions et accomplissements des Bouddhas et de leurs fils.
Attirez en ce lieu, toutes les possessions, les richesses et la prospérité, la longue vie, l’harmonie, le pouvoir et la richesse.
Attirez en ce lieu la richesse et la prospérité sans effort, les possessions dans cette vie et l’excellent Dharma au moment de la mort.
Que soit accompli le bienfait pour moi et pour les autres et la libération de toute pauvreté.
Puissions-nous devenir indifférenciés du corps, de parole et de l’esprit d’Orgyen Norlha et que tous les êtres des trois royaumes puissent obtenir la suprême libération. »
Bienfaits
Selon les paroles mêmes d’Apang Tertön, indifférencié de Guru Rinpoché :
« En pratiquant ce rituel de Norlha qui attire la chance, nous obtiendrons la prospérité et l’abondance, sans aucun doute. Les enfants des générations futures seront protégés par les trois précieux maîtres des richesses. »
Ce terma est scellé par les quatre sceaux : le sceau du terma, le sceau du secret, le sceau du profond et le sceau du samaya.
La pratique d’Orgyen Norlha est un moyen puissant pour attirer la chance, la prospérité et l’abondance, tout en créant les conditions favorables à la voie spirituelle.
Par l’activité d’accroissement qu’elle manifeste, la pratique d’Orgyen Norlha purifie les empreintes karmiques liées à la pauvreté ou à l’insécurité matérielle, libérant ainsi les pratiquants des obstacles qui freinent leur chemin spirituel.
Bien qu’elle puisse être pratiquée pour résoudre des difficultés individuelles, son but ultime est l’accroissement du bien-être collectif. Elle repose sur un esprit de générosité universelle, tourné vers le soutien du Dharma et de tous les êtres sensibles.
Cette pratique n’encourage pas l’attachement aux biens matériels, mais enseigne à les considérer comme des outils sacrés. Grâce à elle, la richesse devient un moyen d’approfondir la générosité, de soutenir les autres, et de favoriser la libération plutôt que l’attachement
En résumé, la pratique d’Orgyen Norlha permet à la fois d’alléger les charges du monde ordinaire et d’en faire une base pour progresser sur la voie. Elle soutient l’équilibre entre abondance extérieure et richesse intérieure, afin que rien ne fasse obstacle à l’accomplissement du Dharma, pour soi-même et pour tous les êtres.
Participation aux Offrandes

La pratique d’Orgyen Norlha est une pratique liée à l’activité d’accroissement. C’est donc un moment particulièrement favorable pour faire des offrandes et accumuler du mérite, en plus de la récitation elle-même.
Au centre, des compositions florales sont offertes spécialement pour cette pratique. Si vous ne pouvez pas en apporter vous-même, il est tout à fait possible de participer en faisant une offrande d’argent destinée à l’achat de ces fleurs.
Ces gestes soutiennent profondément la pratique et créent les conditions pour que la richesse extérieure et intérieure puisse croître, au service du Dharma et du bien de tous les êtres.
Même si l’on ne peut pas être présent, faire une offrande ce jour-là est une belle manière de se joindre à la pratique, et de participer à cette accumulation de mérite.
AUDIO
༄༅། ། ཨོ་རྒྱན་མཁའ་འགྲོ་ནོར་ལྷའི་སྒྲུབ་ཐབས་ཉུང་བསྡུས་བཞུགས། །
- Vous pouvez consulter nos autres publications dans Ressources.
- Vous pouvez découvrir les activités du centre dans Programme
- Pour connaître les modalités: Adhésion
- Pour avoir plus de renseignements: Contact
- Si vous souhaitez participer à une activités: Inscription