Au coeur de la pratique tibétaine :
Dans le bouddhisme tibétain, il existe de nombreuses divinités ou bouddhas. Bien que chaque bouddha manifeste une activité particulière, selon ses souhaits altruistes de venir en aide aux êtres, tous partagent la même essence éveillée. Chaque divinité incarne pleinement les qualités d’un bouddha parfait, et pratiquer une seule d’entre elles permet de réaliser l’ensemble des aspects du chemin vers l’Éveil : purification, guérison, accroissement, protection, accomplissement, etc. On peut ainsi dire que ces divinités sont comme les différentes facettes d’un même diamant.
Ces pratiques méditatives sont indissociables de la relation avec un maître spirituel. Dans le Vajrayana, le maître est la source de toutes les bénédictions, et la divinité ne peut être séparée de lui. C’est à travers le lien vivant avec un maître que la pratique reçoit sa force, sa justesse et son authenticité. Séparer la pratique des divinités du maître spirituel serait une vue erronée, incapable de conduire au fruit de l’Éveil.
Chaque divinité est associée à des pratiques et des mantras, qui sont des moyens profonds propres au Vajrayana pour se libérer du samsara. Cependant, pour que ces moyens deviennent une voie véritable vers l’Éveil, ils doivent être mis en œuvre selon les trois méthodes : une motivation pure (l’esprit d’éveil), une pratique authentique, et une dédicace sincère pour le bien de tous les êtres. Pour cela, il est essentiel de recevoir les enseignements (tri), la transmission des mots (loung), ainsi que la transmission de pouvoir (wang) d’un maître qualifié.
La pratique des divinités constitue un chemin rapide et puissant de transformation intérieure, car elle rassemble deux moyens essentiels : la purification du karma et l’accumulation d’un immense mérite. Toutefois, pour que l’accès à ces moyens soit véritable et efficace, tous les éléments doivent être réunis et cela n’est possible qu’avec l’aide d’un maître spirituel authentique.
Orgyen Menla
Orgyen Menla est l’aspect de Guru Rinpoché (Padmasambhava) manifesté comme Bouddha de Médecine. Dans cette forme, il unit la sagesse éveillée du Maître du Lotus à la puissance de guérison divine. Son corps est d’un bleu profond, couleur de l’espace infini et de la médecine, capable de dissoudre les obscurcissements et les souffrances. Il tient dans sa main droite un vase de nectar, remède ultime contre les maladies physiques, mentales et spirituelles. Sa main gauche repose dans le mudra de l’équanimité, révélant son activité inlassable pour le bien de tous les êtres.
En tant qu’Orgyen Menla, Guru Rinpoché agit directement sur les causes profondes de la maladie, transformant les afflictions en sagesse, et éveillant en chacun la force intérieure de guérison et de clarté. Il se manifeste sous cette forme pour répondre de manière précise et compatissante aux souffrances des êtres, en particulier lorsque les méthodes ordinaires ne suffisent plus. Son apparence exprime la maîtrise parfaite des moyens habiles : une présence paisible, bienveillante et puissante, irradiant une énergie de paix, de confiance et de transformation intérieure.
À travers cette forme, Guru Rinpoché nous rappelle que la véritable guérison prend sa source dans l’esprit, et que c’est en reconnaissant notre nature éveillée que nous pouvons réellement dissoudre les racines de la souffrance.
Méditation-Récitation

Le rituel d’Orgyen Menla que nous pratiquons provient d’un terma révélé par Khandro Taré Lhamo (1938–2003), un maître éveillée reconnue du Tibet oriental. Elle était la fille du grand tertön Aphang Rinpoché, et la compagne de sagesse de Namtrul Rinpoché Jigmé Phuntsok (également connu sous le nom d’Orgyen Namkha Lingpa), le quatrième Namkai Nyingpo.
Khandro Taré Lhamo fut une visionnaire puissante et respectée, célèbre pour ses révélations de trésors spirituels (termas), ses capacités de guérison, et les innombrables vies qu’elle a transformées. On disait que ses activités pour le bien des êtres étaient aussi vastes qu’un lac au printemps. Elle était particulièrement reconnue pour avoir prolongé la vie de nombreux maîtres spirituels grâce à ses pratiques.
Avec Namtrul Rinpoché, elle a œuvré sans relâche à restaurer et faire rayonner l’étude et la pratique du Dharma dans leurs communautés. Ensemble, ils ont établi un monastère à Nyenlung, dans le comté de Serta (Sichuan), non loin de Dodrupchen et de l’institut de Larung Gar.
Mantra
Le mot mantra signifie « protéger l’esprit ». Il s’agit d’une formule sacrée, souvent en sanskrit, dont le son pur agit comme une vibration issue de la réalité ultime (dharmata), créant un lien direct avec l’éveil.
Les mantras authentiques ont été créés dans la dimension éveillée du Sambhogakaya par des Bouddhas ou de grands Bodhisattvas. Cela leur confère un pouvoir spécifique, enraciné dans la sagesse, la compassion et la connaissance profonde des lois du karma, du son et de l’interdépendance.
Chaque mantra possède une fonction précise et contient, en tant qu’expression sonore d’un être éveillé, sa bénédiction.
Pour que son pouvoir soit pleinement actif, la récitation doit s’accompagner d’une motivation altruiste, de concentration, et d’une dévotion sincère envers le Bouddha ou la divinité méditée, ainsi qu’envers le maître spirituel.
Mantra d’Orgyen Menla :
ཨོཾ་ན་མོ་བྷ་ག་ཝ་ཏེ༔ བྷེེ་ཥ་ཛྱེ་གུ་རུ་བེེཌཱུརྱ༌པྲ༌བྷ༌རཱ༌ཛཡ༔ ཏ༌ཐཱ༌ག༌ཏ༌ཡ༔ ཨརྷ་ཏེ་སམྱཀྶཾ་བུདྡྷ་ཡ༔ ཏདྱ་ཐཱ༔ ཨོཾ་བྷེེ་ཥ་ཛྱེ་བྷེེ་ཥ་ཛྱེ༔ མ་ཧཱ་བྷེེ་ཥ་ཛྱེ༔ རཱ་ཛ༔ ས་མུངྒ་ཏེ་སྭཱ་ཧཱ། །
AHKAOM NAMA/ BHAGAWATE/ BHEKHADZAYE/ GOUREU BEDEURYA/ TRABA RANDZAYA/ TATHA GATAYA/ ARHATE/ SAMYAK SAM/ BOUDDHAYA/ TAYATHA/ OM BHEKHADZAYE/ BHEKHADZAYE/ RANDZA/ SAMEUT GATE/ SOHA
Extrait

Extrait de la prière de Tsok :
“ Que tous les êtres qui emplissent l’espace, affligés par les maladies physiques et mentales, provenant du karma et des circonstances extérieures, la souffrance des maladies dues à la perturbation des quatre éléments, être pacifiés, puissent-ils expérimenter une vie longue, sans maladie. Puissent les deux bienfaits être spontanément réaliser.”
Bienfaits
Comme l’a énoncé Guru Rinpoché :
« Dans le futur, au temps des cinq dégénérescences, tous les êtres verront apparaître toutes sortes de maladies pour lesquelles ils ne sauront que faire. Moi, Padmasambhava, par le pouvoir de ma compassion, je pacifierai toutes les maladies et les souffrances des êtres à la manière de la rosée du matin lors du lever du soleil, ces mots ne tromperont pas ».
Confié au couple Tsogyal et Namkhai Nyangpo, et révélé dans le suprême lieu sacré, la forteresse des mille dakinis de la famille Padma, la récitation de ce terma est le moyen de pacifier la souffrance des êtres lorsque la médecine ne peut plus rien. Confié d’abord au protecteur Lhamen Dzilé, ce terma ne doit pas parvenir aux personnes qui ont endommagé ou brisé leur samaya. Diffusez-le correctement quand les temps seront venus. Samaya. Gya gya gya
La pratique d’Orgyen Menla permet de pacifier les forces destructrices liées au déséquilibre des quatre éléments, terre, eau, feu et air à l’origine de nombreuses maladies et perturbations. Car Orgyen Menla, bien qu’apparaissant sous la forme du Bouddha de Médecine, n’est en réalité pas différent de Guru Rinpoché lui-même, qui incarne la pureté et la perfection primordiale de l’esprit éveillé.
Les maladies et les obstacles, qu’ils soient externes (liés au corps et aux conditions), internes (émotions perturbatrices, confusion mentale) ou secrets (voiles subtils de l’esprit), trouvent leur racine dans notre propre état de confusion. C’est pourquoi prier, méditer et réciter le mantra d’Orgyen Menla agit bien au-delà d’un simple apaisement temporaire.
À un niveau relatif, cette pratique soutient la guérison du corps et de l’esprit, et dissout les énergies négatives qui nous affectent. Mais à un niveau plus profond, elle ouvre la voie à la reconnaissance de notre nature véritable : la sagesse ultime, libre de toute souffrance. Par cette reconnaissance, nous pouvons non seulement guérir, mais aller totalement au-delà de la souffrance.
Participation aux Offrandes

Lors de la pratique d’Orgyen Menla, nous accomplissons une petite tsok, une offrande sacrée de nourriture faisant partie intégrante du rituel.
Comme pour toute offrande destinée à devenir une accumulation de mérite, il est essentiel que la nourriture soit propre, de bonne qualité, non entamée et préparée avec respect. Il ne s’agit pas d’un simple partage de repas, mais bien d’une offrande faite au mandala du Bouddha de la Médecine.
AUDIO
༄༅། །ཨོ་རྒྱན་སྨན་གྱི་རྒྱལ་པོའི་སྒྲུབ་ཐབས་དུག་གསུམ་ནད་སེལ་བདུད་རྩིའི་སྨན་མཛོད་བཞུགས། །
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