LA SIGNIFICATION DU MALA

Le mala est à la fois un outil de concentration et un objet spirituel. Chaque perle représente un mantra récité, aidant ainsi à maintenir l’esprit focalisé et à éviter les distractions. En le manipulant, on associe le mouvement physique des doigts avec la répétition des mantras, ce qui renforce la méditation.
Le terme « mala », « trangwa » en tibétain signifie littéralement « guirlande ». Traditionnellement, un mala est composé de 108 perles, bien que des variations existent, comme des malas de 27 perles ou 54 perles, qui sont des sous-multiples de 108. Ce nombre est hautement symbolique dans le bouddhisme, représentant l’accomplissement spirituel.
Le mala contient souvent une 109e perle, appelée « perle du gourou » ou « perle du maître », qui symbolise la gratitude envers son enseignant spirituel et marque la fin d’un cycle complet de récitation.

DIFFÉRENTS TYPES DE MALAS SELON LES PRATIQUES

Le type de mala à utiliser peut varier en fonction des divinités pratiquées et de l’activité à laquelle elles sont liées. Il y a quatre activités (ji, gui, wang, trak)  en tibétain, l’activité de pacification, d’accroissement, de contôle et courroucée.  Voici quelques exemples des types de malas utilisés en fonction de ses activités principales.

Activité de pacification (Jiwa)

Les malas utilisés pour les pratiques de pacification, destinées à pacifier les obstacles, les maladies et les perturbations mentales, sont généralement fabriqués en matériaux tels que le Cristal ou le bois de Santal blanc. Ces matériaux symbolisent la pureté et la paix.
Exemple de divinité : Tchenrezig, le Bouddha de la compassion.

Activité d’accroissement (Gyipa)

Pour les pratiques d’accroissement, qui visent à développer les mérites, la prospérité et la sagesse, les malas en Or, en pierres précieuses ou en pierre d’Ambre. Ces matériaux symbolisent la richesse spirituelle et la croissance.
Exemple de divinité : Dzambala, le Bouddha de richesse.

Activité de contrôle (Wang)

Les malas en matériaux rouges, comme le Corail, sont utilisés pour les pratiques de contrôle, destinées à apporter pouvoir et la magnétisation des apparences. Ces malas sont reliés aux divinités qui incarnent l’activité de contrôle et de pouvoir.
Exemple de divinité : Kurukulla, une divinité féminine.

Activité courroucée (Trakpo)

Les pratiques courroucées, utilisées pour vaincre les forces nuisibles, nécessitent des malas en Rakcha (perles en bois avec une texture rugueuse et piquante). Il est rare que les pratiques liées à l’activitée courroucée soit réalisées par des pratiquants ordinaires ou des laïcs. Ces pratiques sont généralement réservées aux lamas ou aux pratiquants avancés, étant associées  à des divinités féroce. Ces pratiques requièrent une compréhension approfondie des enseignements, car elles mobilisent des énergies puissantes et peuvent avoir des conséquences profondes sur le pratiquant.
Exemple de divinité : Dorjé Purba, divinité masculine courroucé.

Malas adaptés à toutes les activités

Mala en santal : Généralement les malas qui sont recomandé sont ceux en santal car ils peuvent être utilisés pour toutes les quatre activités.
Mala en graines de bodhi : Ces malas, fabriqués à partir des graines de l’arbre sous lequel le Bouddha a atteint l’illumination, conviennent à toutes les pratiques. Ils sont souvent associés à l’éveil spirituel et peuvent être utilisés pour n’importe quelle récitation de mantra.
Mala en graines de lotus : Les malas en graines de lotus symbolisent la pureté de l’esprit et sont également adaptés à toutes les pratiques, même si leur usage est particulièrement recommandé pour les pratiques de pacification et d’accroissement.

L’importance de la matière du Mala

La matière d’un mala revêt une grande importance. Selon les enseignements des textes traditionnels, il existe des indications précises concernant les matériaux appropriés pour les différents malas.
Pratiquer avec un mala en plastique, en bois autre que le bois de santal, ou en os (comme l’os de yak ou de chèvre) n’apportera aucune bénédiction. Les malas en os sont commercialisés auprès des occidentaux, qui peuvent ne pas être conscients des spécificités spirituelles liées à ces objets. Ils peuvent les considérer comme spéciaux, alors qu’en réalité, ils n’ont aucune bénédiction authentique. Les textes traditionnels ne mentionnent pas l’utilisation de tels matériaux pour les malas.
Il existe des malas en os, mais ceux-ci doivent être fabriqués à partir d’os humains, dont la provenance est très précise. Ces malas sont extrêmement coûteux et rares, réservés à des maîtres et des pratiquants très expérimentés, notamment dans le cadre des rituels d’activité courroucée. En somme, le choix du matériau d’un mala doit être fait avec discernement et respect des traditions pour garantir son efficacité spirituelle.

DECORATION DU MALA

La décoration du Mala est une pratique significative qui peut ajouter à la valeur spirituelle de l’objet. En plus des 108 perles traditionnelles, il est courant d’ajouter des pierres précieuses comme des perles en corail, ainsi que d’autres pierres précieuses, et des ornements en argent ou en or. Pour garder une symétrie, on peut ajouter trois perles, avec une au centre et deux sur les côtés du Mala.
La perle la plus grosse, placée à la fin du Mala, peut également être remplacée par une perle précieuse. Ces modifications sont considérées comme une offrande, contribuant ainsi à l’accumulation de mérite.
Enfin, on peut ajouter des compteurs de part et d’autre du Mala, qui aident à la comptabilisation des accumulations de mantras récités par le pratiquant.
Lorsque l’on pratique assidûment la récitation d’accumulation de mantras, il arrive que fil du mala se casse. Cela n’a pas de signification particulière et il suffit de remplacer le fil du Mala.

UTILISATION DU MALA

Dans la pratique, le mala est généralement tenu dans la main gauche, et chaque perle posées sur l’index est déplacée avec le pouce après la récitation de chaque mantra. Le cheminement autour du mala suit un cycle ;
Le mala n’est pas seulement un support de dévotion mais aussi un rappel constant des enseignements du Bouddha, servant de pont entre la dimension physique de la récitation et la dimension mentale de la méditation.
Un mala ne se prête pas. C’est un support essentiel de notre pratique spirituelle, et il est important de le considérer comme un objet personnel. Chaque pratiquant devrait avoir son propre mala, car cela renforce l’intention et la connexion personnelle à la pratique. Cela est particulièrement vrai lorsqu’on s’engage dans des retraites ou dans des pratiques de yidam, où la concentration et la dévotion sont cruciales. Prêter un mala pourrait affaiblir cette connexion et l’intention derrière les récitations et les mantras.

UN SUPPORT DE PRATIQUE ET DE BENEDICTION

Un pratiquant devrait toujours garder son mala avec lui, en le portant autour du cou ou au poignet droit, de jour comme de nuit, sans jamais s’en séparer.
Il est de coutume de faire bénir son mala par son maître ou par de grands maîtres lorsque l’occasion se présente. Cette bénédiction le charge de l’énergie spirituelle du maître, renforçant ainsi sa puissance dans la pratique.
De même lorsque l’on visite des lieux sacrés, comme des grottes de méditation ou des temples renfermant des reliques et des supports sacrés, il est habituel de prendre son mala et de le poser sur ces supports pour qu’il s’imprègne des bénédictions de ces lieux. On peut tenir le mala dans la main droite, en regroupant les perles, puis le poser doucement sur les supports sacrés pour recevoir les bénédictions.

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