Au coeur de la pratique tibétaine

Dans le bouddhisme tibétain, il existe de nombreuses divinités ou bouddhas. Bien que chaque bouddha manifeste une activité particulière, selon ses souhaits altruistes de venir en aide aux êtres, tous partagent la même essence éveillée. Chaque divinité incarne pleinement les qualités d’un bouddha parfait, et pratiquer une seule d’entre elles permet de réaliser l’ensemble des aspects du chemin vers l’Éveil : purification, guérison, accroissement, protection, accomplissement, etc. On peut ainsi dire que ces divinités sont comme les différentes facettes d’un même diamant.

Ces pratiques méditatives sont indissociables de la relation avec un maître spirituel. Dans le Vajrayana, le maître est la source de toutes les bénédictions, et la divinité ne peut être séparée de lui. C’est à travers le lien vivant avec un maître que la pratique reçoit sa force, sa justesse et son authenticité. Séparer la pratique des divinités du maître spirituel serait une vue erronée, incapable de conduire au fruit de l’Éveil.

Chaque divinité est associée à des pratiques et des mantras, qui sont des moyens profonds propres au Vajrayana pour se libérer du samsara. Cependant, pour que ces moyens deviennent une voie véritable vers l’Éveil, ils doivent être mis en œuvre selon les trois méthodes : une motivation pure (l’esprit d’éveil), une pratique authentique, et une dédicace sincère pour le bien de tous les êtres. Pour cela, il est essentiel de recevoir les enseignements (tri), la transmission des mots (loung), ainsi que la transmission de pouvoir (wang) d’un maître qualifié.

La pratique des divinités constitue un chemin rapide et puissant de transformation intérieure, car elle rassemble deux moyens essentiels : la purification du karma et l’accumulation d’un immense mérite. Toutefois, pour que l’accès à ces moyens soit véritable et efficace, tous les éléments doivent être réunis et cela n’est possible qu’avec l’aide d’un maître spirituel authentique.

Méditation-Récitation

Au centre Takchen Tcheulang, nous pratiquons la méditation-récitation de Dreulma chaque 8e jour du mois lunaire tibétain.

Le texte que nous utilisons est un terma, un trésor spirituel révélé par Apang Tertön, également connu sous le nom d’Orgyen Trinley Lingpa (1895-1945).

Apang Tertön était un grand maître détenteur de trésors spirituels (tertön), réputé pour ses pouvoirs extraordinaires, notamment celui de traverser la matière solide. Originaire du Golok, ses révélations et pratiques se sont diffusées dans l’ensemble du Tibet.

Le principal détenteur de ses enseignements fut sa fille, la Ḍākinī Taré Lhamo (1938-2003), ainsi que ses trois fils. Dans une vie antérieure, Apang Tertön avait pris naissance sous la forme du prince Mutik Tsenpo, fils du roi du Dharma Trisong Detsen. À cette époque, il reçut de Guru Rinpoché de nombreux trésors, avec la prophétie qu’il les révélerait plus tard sous son incarnation d’Orgyen Trinley Lingpa.

Mantra

Le mot mantra signifie « protéger l’esprit ». Il s’agit d’une formule sacrée, souvent en sanskrit, dont le son pur agit comme une vibration issue de la réalité ultime (dharmata), créant un lien direct avec l’éveil.

Les mantras authentiques ont été créés dans la dimension éveillée du Sambhogakaya par des Bouddhas ou de grands Bodhisattvas. Cela leur confère un pouvoir spécifique, enraciné dans la sagesse, la compassion et la connaissance profonde des lois du karma, du son et de l’interdépendance.

Chaque mantra possède une fonction précise et contient, en tant qu’expression sonore d’un être éveillé, sa bénédiction.

Pour que son pouvoir soit pleinement actif, la récitation doit s’accompagner d’une motivation altruiste, de concentration, et d’une dévotion sincère envers le Bouddha ou la divinité méditée, ainsi qu’envers le maître spirituel.

Mantra de Dreuldjang (Tara Verte) :

ཨོཾ་ཏཱ་རེ་ཏུཏྟཱ་རེ་ཏུ་རེ་སྭཱ་ཧཱ། །

OM TARA TEUTTARE TEURE SOHA

Dreulma (Tara)

Dreulma (en sanscrit : Tara) est une déité féminine majeure du bouddhisme tibétain, considérée comme une manifestation de la compassion active des Bouddhas. Vénérée comme une mère protectrice, elle dissipe les peurs, les dangers et les obstacles de toutes sortes — physiques, émotionnels ou spirituels.

Parmi ses nombreuses formes, on distingue particulièrement les 21 Taras, chacune incarnant une qualité spécifique et une activité bienveillante envers les êtres. La plus connue et la plus pratiquée est Tara Verte (Dreuldjang), appelée « la Libératrice ». Toujours prête à se lever pour venir en aide à ceux qui l’invoquent, elle symbolise la rapidité, la force et le courage. Elle est souvent représentée avec une jambe déployée, signe de sa disponibilité immédiate.

Une autre forme importante est Tara Blanche (Dreulkar), associée à la paix, à la guérison et à la longévité.

Dreulma veille avec une infinie compassion sur tous les êtres. Par sa sagesse éveillée, elle aide à purifier les voiles, à transformer les karmas négatifs et à avancer sur la voie du Dharma avec confiance et clarté.

Bienfaits

Comme l’a énnoncé Aphang Tertön :

« L’essence de ce précieux terma est bénéfique à quiconque le pratiquera. Dans le futur, pour les êtres fortunés qui pourront le pratiquer, il apportera une pluie de nectar de bénédictions et d’accomplissements, la prospérité et le bien-être fleurissant telle une immensité de fleurs de lotus. »

La méditation-récitation de Dreulma, permet de rassembler les conditions favorables pour progresser sur la voie. Cette pratique est une source de protection, de guérison et de bénédictions. Elle aide à dissiper les peurs, à purifier les obscurcissements, et à éliminer les obstacles, tant intérieurs qu’extérieurs. Elle soutient avec force et douceur ceux qui s’en remettent à elle avec foi.

Extrait

Extrait de la louange aux 21 Taras :

« OM, inséparable des cinq kayas de sagesse,

TARÉ, déesse de sagesse, libératrice des peurs,

TEUTTARÉ, celle qui confère les accomplissements ordinaires, le bien-être et la longévité,

TEURÉ, les accomplissements suprêmes, la réalisation de l’Eveil,

SOHA,  celle qui rend ces siddhis stables et immuables,

Vers l’assemblée des vingt-et-une déesses, je rends hommage ! »

Participation aux Offrandes

La pratique de Dreulma est une pratique liée à l’activité d’accroissement. C’est donc un moment particulièrement favorable pour faire des offrandes et accumuler du mérite, en plus de la récitation elle-même.
Ce jour-là, il est bénéfique d’offrir, par exemple :
– des lumières (lampes à beurre),
– des fleurs,
– de l’encens.

Au centre, des compositions florales sont offertes spécialement pour cette pratique. Si vous ne pouvez pas en apporter vous-même, il est tout à fait possible de participer en faisant une offrande d’argent destinée à l’achat de ces fleurs.

Ces gestes soutiennent profondément la pratique et créent les conditions pour que la richesse extérieure et intérieure puisse croître, au service du Dharma et du bien de tous les êtres.

Même si l’on ne peut pas être présent, faire une offrande ce jour-là est une belle manière de se joindre à la pratique, et de participer à cette accumulation de mérite.

AUDIO

༄༅། ། རྫོགས་པ་ཆེན་པོ་དང་འབྲེལ་བའི་མཎྜལ་ཆོ་ག་ཉུང་བསྡུས་གསེར་གྱི་ཡང་ཞུན་བཞུགས། །

par Takchen Tcheulang | Courte pratique du mandala, en lien avec la Grande Perfection, intitulée "l’or en fusion"

Vous pouvez écouter l’enregistrement audio de la méditation-récitation de Dreulma telle qu’elle est pratiquée au centre.  Diffuser ce son est également bénéfique, car le son du Dharma, par sa nature même, pacifie l’esprit des êtres sensibles. L’écoute permet de se familiariser avec la pratique et de se connecter intérieurement à l’énergie du Dharma, source de transformation et de bienfaits pour soi et pour tous

Bouddha de la Compassion : Tchenrezi

Tchenrezi (Avalokiteshvara), en tibétain, signifie “Grande Compassion ». Il est la personnification de la compassion infinie des Bouddhas

Dakini Protectrice : Sangdongma

Sangdongma, la dakini protectrice à tête de lionne (Simhamukha en sanskrit), est une puissante déité courroucée du bouddhisme tibétain.

LES PROTECTEURS DU DHARMA

Les protecteurs du Dharma occupent une place centrale, incarnant, dans le domaine de la forme, l’activité puissante de l’éveil.

Le Second Bouddha : Guru Rinpoche

Guru Rinpoché (Padmasambhava) est une figure centrale dans le bouddhisme tibétain, souvent vénéré comme le second Bouddha.

Bouddha de la Richesse : Orgyen Norlha

Orgyen Norlha est une émanation de Guru Rinpoché sous la forme de Dzambhala, la divinité de la richesse, associée à l’activité d’accroissement.

Bouddha de la Médecine : Orgyen Menla

Orgyen Menla, Bouddha de Médecine, manifeste l’énergie de guérison pure, pour éliminer les souffrances des êtres sensibles.

Bouddha Protecteur : Kesar

Le Bouddha protecteur, Kesar de Ling, est vénéré dans la tradition tibétaine comme une émanation puissante de Guru Rinpoche (Padmasambhava).

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